VIDÉO - Grève à la SNCF : combien gagne un contrôleur ?

par V. F | Reportage TF1 : Matthias Beringer, Guillaume Vuitton et Laszlo Gélabert
Publié le 13 février 2024 à 23h22, mis à jour le 14 février 2024 à 10h58

Source : JT 20h Semaine

La première revendication des contrôleurs grévistes, c’est une hausse des salaires.
Cependant, le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, rappelait ce mardi matin qu'en trois ans, ils ont été augmentés de 20% en moyenne.
Qu'en est-il réellement ?

Le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou l'a martelé ce mardi aux contrôleurs : ils doivent "réfléchir" et "bien prendre la dimension" des concessions faites par la direction avant de mettre à exécution leur menace de grève en plein week-end des vacances scolaires. "On augmente l'emploi, on augmente les salaires, on propose une plateforme de progrès social, je ne vois pas bien pourquoi en réponse, on aurait une perturbation pour les Français qui veulent partir en vacances", a-t-il estimé sur RTL. 

Je suis à 1900 euros bruts et j'ai 24 ans de boîte.
Un contrôleur sous couvert d'anonymat

Au cœur des revendications des grévistes, il y a donc les salaires. Mais est-ce vraiment justifié ? À bord d'un train, ce mardi, un contrôleur confie à TF1 le montant de son salaire, de façon anonyme. "Je suis à 1900 euros bruts et j'ai 24 ans de boîte", lâche-t-il dans la vidéo en tête de cet article. Auxquels s’ajoutent 1000 euros par mois pour les horaires décalés et les week-ends travaillés, soit environ 3000 euros au total.

Selon nos informations, un contrôleur SNCF gagne en moyenne 2900 euros bruts par mois en début de carrière et 4400 euros pour les contrôleurs les plus expérimentés. Invité de LCI ce mercredi matin, Julien Troccaz, secrétaire général Sud-Rail, affirme de son côté que "le traitement de base, quand on rentre à la SNCF, c'est environ 1500 euros", ce qui "ne comprend pas la prime."

À titre de comparaison, chez nos voisins italiens, la rémunération est comprise entre 1560 et 2400 euros bruts par mois. 

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150 à 200 euros bruts de plus par mois

Pour autant, pour les contrôleurs français, mieux payés que leurs voisins, le compte n’y est toujours pas face à la pénibilité du poste. "On doit travailler les jours fériés, à 4h du matin, finir à minuit. Ils nous ont enlevé la retraite à 55 ans, mais on a gardé tous les désavantages du métier", dénonce l'un d'eux. Ils revendiquent 150 à 200 euros bruts de plus par mois. 

Impossible, répond le président de la SNCF. Il évoquait ce mardi matin les précédentes revalorisations des contrôleurs. "Comment on fait pour augmenter les contrôleurs de plus de 11%, alors qu'ils ont déjà eu 500 euros d'augmentation en deux ans ? On voit bien que l'addition des augmentations commence à poser problème", affirmait-il. 

Des arguments loin de convaincre la profession. Pour les syndicats, le métier n’est plus attractif. "Aujourd'hui, on a du mal à embaucher à la SNCF et on a excessivement de mal d'embaucher chez les contrôleurs. Donc si la SNCF c'est le Club Med, si le contrôleur, c'est la planque, il ne devrait pas y avoir ce problème", argumente Fabien Villedieu, porte-parole du syndicat Sud-Rail. La SNCF en compte 10.000 sur l'ensemble du réseau. Vérification des billets, mais aussi missions de sécurité : la présence d'un contrôleur est toujours obligatoire à bord.  


V. F | Reportage TF1 : Matthias Beringer, Guillaume Vuitton et Laszlo Gélabert

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